mercredi 23 mai 2012

Sans titre.

Pour croire encore que ce qu'on montre à la télé,
Comme pour d'autres sujets, est loin de la réalité,
À leurs premiers exploits les dimanches après-midi,
À ceux qui ont bien plus d'un but dans leur vie.

Laisser les bancs d'école sur la touche sans qu'on les en blâme
Si un jour dans les yeux ils raviveront des flammes
Faire rêver le monde comme ils ont vibré dans leur enfance
Les yeux rivés sur le cuir et un logo Manufrance.

Quand les anges sont verts, les chardons rouges et les rayures blanches et noires
Cette haine omniprésente qu'on aimerait nous faire voir
Ne tient qu'à une poignée d'idiots qui n'ont jamais rien supporté
On trouve si on le veut les minutes de silence respectées.

À ceux qui voudraient voir le 5 mai en jour férié,
À ceux qui applaudissent debout, sous la pluie, et sans billet d'entrée,
À ceux qui croient jusqu'au bout que rien n'est jamais perdu,
Peu importe les millions, une fois tous dans la rue.

Restez forts en amateurs, liguez-vous en champions !
À ceux qui auraient pris aussi la main de Battiston.
Et si vos cages sont plus petites ou votre panier sans provision,
Les clichés ont la vie dure, prenez la balle au bond.

jeudi 25 mars 2010

Pêcheur d'idées, deuxième.

Version enrichie avec les 10 mots de la semaine de la langue française et de la francophonie!


Pêcheur d’idées


Avant de prendre sa plume, une idée, c’est idéal.

Pas de remue-méninges : la page blanche, c’est pas génial.

Avant de s’essayer au slam, pas soixante possibilités :

Il faut partir en chasse, devenir un pêcheur d’idées.


Chacun trouvera sa propre source d’inspiration.

Escagasser la ligne, mélanger les hameçons…

La mienne se résume au réseau rasoir des soirs et des matins :

Tout ce qu’on appelle une vie et qui forme notre quotidien.


Je passe en revue tout ce que j’entends, de près ou de loin.

Coup de cœur, coup de gueule, coup d’état ou coup pour rien.

Zapper, écouter, sortir, sont autant d’appâts pour mon poisson,

Coup fourré, coupe du monde, couple en galère ou cours trop longs.


Mais si tout s’offrait à moi, ça arrangerait mes affaires,

C’est pourtant à moi de chercher, de trouver la meilleure rivière.

Un bouchon baladeur jusqu’à la métaphore, la réflexion,

Pour que mon esprit soit rafraîchi par des slams de fond.


Toutes les idées sont bonnes à prendre, c’est après que je fais le tri.

Je garde ce qui passionne mon imagination, ce futile outil,

Que ce soit les grands sujets de ce monde ou des futilités,

La première impression est la bonne, c’est ainsi que je pêche mes idées.


Je sais alors que j’ai la bonne prise, il faut maintenant l’assaisonner.

Ne pas se donner trop de mal, j’ai déjà été assez sonné,

De planter sur un vers jusqu’à m’en faire des cheveux blancs…

Quand ça ne vient pas, mieux vaut laisser agir le temps.


Peu à peu, vers et vannes vont s’imposer,

Ils vont venir à moi pendant que l’eau continuera de couler.

Parfois d’une traite, ou plutôt d’humeur à faire du mot à mot,

Le débit de mon inspiration va varier, mais finira toujours crescendo.


Avant de ramener sa canne, on ne sait pas quel est le poisson.

Vais-je plutôt me consacrer sur la forme ou sur le fond ?

De nouvelles variantes, une allitération qui fera dire : « pas mal ! »

J’essaierai en tout cas une pointe d’humour avant le point final.


Le bouchon fait ce qu’il veut, statique ou mobile,

C’est lui le vrai maître, c’est un mentor habile,

Qui attendra, à fleur de surface, que vienne l’inspiration,

Un appât, cheval de Troie pour les poissons.


Le pêcheur d’idée sait tout de suite quand il a une bonne prise,

Alors il se jette à l’eau, dans l’espoir que ça vous défrise.

Car quand on trouve le bon sujet, et surtout comment le dire,

Bref, quand ça mord, le meilleur est à venir.

mercredi 3 février 2010

Surprise !



W
alky lucky, lucky Walky, Walky's birthday,
Anniversaire soit, mais comment célébrer
La haine éternelle que je peux te porter ?
Knock knock, Walky, knock knock, Walky, knock knock, Walky,
Acrostiche perso, c'est bien le moindre écrit,
Bilingue en plus, awesome, faut voir si je réussis.
On the road again, Miss Drey, on the road ever,
Une dizaine de vers, c'est bien trop peu pour
Toutes les private jokes, semées jours après jours.


lundi 31 août 2009

Odalouk - Ode à l'uke

Odalouk


Bonjour à tous, c'est pour un hommage,
Juste comme ça, une envie de passage,
De célébrer plus qu'un instru, un vrai compagnon,
Une ode à mon Uke, naïve et sans prétention.

Un peu d'exotisme qui tient à quatre cordes,
Pour animer en impro, c'est tout à fait dans ses cordes,
Sol do mi la, une petite inversion dans la hauteur
Qui donnera aux standards une nouvelle saveur.

Car se cantonner au tiki est toc pour l'uke,
L'éclate c'est rock, folk, funk et zouk,
C'est se faire plaisir, entre potes, jams de fous,
Plus c'est décalé, plus on y prend goût.

Alors il nous suit, un peu partout, un peu nulle part,
On le dégaine facilement, parfois sans y penser,
Au point que son absence finira par être remarquée,
En entendant résonner un « Où'kulélé, ta guitare ? »

Avec ton uke, pas d'med, pas d'blem,
C'est ta main qui gratte, tes doigts qui égrainent,
À la vitesse de l'éclair, vifs mais précis,
Comme une puce sauteuse qui soudain prendrait vie.

Ça ne vous dirait pas, de vous la jouer « Uke Hero » ?
Jake, IZ, Matthieu, Francis ou Elvis,
Et si comme pour Marilyn, il y en a qui l'aiment chaud,
Ça bulle aussi pour d'autres, comme Boulet ou Lewis.

Et si tous ces fous pouvaient lâcher leurs flingues et leurs fusils,
Poser leurs stylos qui signent des papiers moisis,
C'est logique, le monde serait bien meilleur pour demain,
Si tout le monde vivait avec un uke entre les mains.

vendredi 17 avril 2009

En différé


Je rentre du boulot, pause de midi, pause déjeuner,
Pas beaucoup de temps : top chrono, micro-onde, surgelé.
Pendant que ça chauffe, toujours la même chose, mon gimmick journalier,
J'attrape la clé et je vais chercher le courrier.

C'est un peu toujours pareil, prospectus et factures,
-faudrait mettre un « stop pub », ça fait trop longtemps que ça dure- 
Je vérifie tout ça, je regarde la une du journal,
Et je... et bien tiens, une carte postale.

Le premier réflexe, c'est découvrir qui l'a envoyée,
(Même si certains de mes potes ont déjà oublié de signer...)
On évince quelques secondes le texte pour lire la signature,
Ah ! Mais bien sûr... D'ailleurs, j'avais reconnu l'écriture...

Ensuite, spontanément, je regarde le recto,
Un dessin, un montage, le plus souvent une photo,
On découvre alors la provenance, ou on la devine,
Avec l'aide du timbre, si cela reste une énigme...

Y'a des cartes originales, avec des jeux ou des bons mots,
Des gros tirages ou des concepts artistiques artisanaux,
Mais aussi des montages, des banales prises de vues,
Des photos de panoramas vues, et revues, et revues...

C'est le même topo que pour celles qu'on fait soi-même,
Quand il n'y a rien de spécial, on finit toujours par prendre les mêmes,
Des monuments, des bords de mer, des clichés clichés,
Les épices du souk du... Je crois qu'un autre a déjà traité l'idée.

Mais le cœur de la carte réside bien sûr dans son texte,
Ces mots soigneusement choisis à notre seule adresse,
Certains auteurs inspirés ont carrément manqué de place,
Alors que pour d'autres, la carte est un trop-plein d'espace...

Là aussi, il y a les textes un peu convenus,
Il aimerait rester en vacances, tiens donc, qui l'aurait cru ?
Et il y a ceux qui tentent des trucs, qui ont la plume bien trempée,
Y'a tellement de private jokes que j'suis pas sûr de tout caler...

Oui, et cartes après cartes, on instaure quelques rituels,
Le bon choix pour le bon pote, de l'importance du visuel,
J'ai déjà passé mes vacances à écumer les papeteries,
Pour trouver LA carte pour elle ou pour lui.

Un magnifique ciel coloré, pour Lulu illico !
Pour Fred, ce sera une citation ou un bon mot,
Des vaches pour Boris, je vous laisse deviner,
Des bestioles pour Nouk, que l'on fera parler,
Pour Clem un mouton, qu'il faut parfois dessiner,
Et ainsi de suite, chaque voyage, chaque été.

C'est étonnant, ces messages en différé,
Lorsqu'on les reçoit, l'autre est généralement rentré,
Mais le charme est indéniable, on envoie un souvenir,
Quand à l'heure d'internet, sa lenteur fait sourire.

Et c'est le vécu d'un autre que l'on reçoit au courrier,
Un bout de ses vacances qu'il a voulu partager,
C'est lui qui a choisi et fixé ces quelques instants,
Mais c'est nous qui les conservons, toujours, et pour longtemps...