mardi 2 septembre 2008

Demain, J'arrête

Parfait exemple du slam "écrit sur un coup de tête": Je m'arrête sur l'expression, j'ai envie d'écrire dessus... Vingt minutes plus tard, le texte était écrit!


Demain, j'arrête.

Mes doigts s'approchent fébrilement et écarte le papier.
Je ne l'ai pas saisie que déjà elle semble m'échapper.
Quand enfin je la prends, la seule chose qui me reste,
Est mon regard qui ne cille pas ; Je ne peux plus faire un geste.

Le mal comme le bien est à portée, c'est une question de centimètres.
Ma volonté s'enfuit, suis-je encore vraiment mon maître?
Finalement je la porte à mes lèvres, et j'allume cette cigarette.
Ce dernier mégot. Promis, demain j'arrête.

J'ai passé la journée seul, mais je ne m'en porte pas plus mal.
Pas mieux non plus, mais dans le fond, ça m'est égal.
On m'a tendu la perche, mais c'est tellement simple de se taire.
Je fuis les autres, bien isolé sur ma Terre.

Je vis dans mes souvenirs, mon esprit part à la dérive.
Je repense à ces moments où j'aurais pu dire « Oui, j'arrive ».
Mais où timidité, lâcheté et orgueil m'ont fait choisir la simplicité.
De la solitude, pardon, je voulais dire tranquillité.

Je les envie, pourtant, ces gens qui sont toujours ensemble.
Vaudraient-ils mieux que moi? Pas sûr, il me semble.
Pourquoi rester là comme si je faisais la tête?
Marre d'être introverti. Promis, demain, j'arrête.

Depuis une semaine, les feuilles s'accumulent sur mon bureau.
Ce n'est pas possible, j'ai trop de travail sur le dos.
J'ai trop de responsabilités, je sens que je vais saturer.
Et si on y ajoute les services et ce qui traîne dans mes pensées...

Au fond de moi, je sais que je ne peux pas tenir.
Je dois prendre ma journée pour me détendre et réfléchir.
J'ai besoin de prendre l'air, j'ai besoin de fête.
Ma flemme ne durera pas. Promis, demain, j'arrête.

Je me sers d'eux, je les ai dupés, je leur ai menti.
Avec un ami comme moi, on n'a pas besoin d'ennemis.
J'ai tellement retourné ma veste qu'elle en est usée.
Mais je m'en fiche, j'ai aussi la confiance du couturier.

Ah ! S'ils savaient que mes sentiments sont tous faux.
Egoïsme et méchanceté restent mes moindres défauts.
Je leur fais du mal? Ils ne relèveront pas la tête?
Alors soit, je compatis. Promis, demain j'arrête.

Mais c'est fou, demain, j'ai beaucoup trop à penser !
Je ne pourrai jamais, je crois que je vais devoir repousser.
De toute façon, je n'ai pas de quoi m'en faire.
J'ai tout mon temps, tant que demain reste un nouvel hier.
La procrastination, c'est bon sept jours sur sept,
Mais il ne faut pas en abuser, promis, demain j'arrête.

Aucun commentaire: