mardi 2 septembre 2008

L'Oasis

Volontairement plein de clichés, un texte écrit pour une exposition sur la campagne. On y trouve également des références à d'autres chansons ou à des citations, que je vous laisse découvrir...


L'Oasis.

Au hasard d'un chemin, ma voiture, je l'ai laissée.
Pas voulu polluer ce pays déjà peu peuplé.
Je vous invite à me suivre, je ne sais pas encore trop où,
Venez, même si ça vous gêne de marcher dans la boue.

Je ne suis pas venu vous faire l'éloge, ni l'hymne de nos campagnes,
Juste partager la douce transe qui dans cette douce France m'accompagne.
Pas de touaregs dans ce désert vert,
Les champs remplacent les dunes, les vaches les dromadaires.

Je m'amuse à me perdre et j'avance au hasard.
L'espace n'existe plus, le temps prend du retard.
Alors je regarde, j'entends ce qui m'entoure,
Constatant qu'en ville, je demeure aveugle, muet et sourd.

Déjà des animaux ont fui devant mes pas.
J'ignore l'espèce de certains, mais ce manque ne me déplait pas.
Exit les problèmes quotidiens, existe enfin l'instinct,
Je sens plus que je ne suis, je ressens plus que je ne vis.

Odeur de sous-bois, de foin et, il faut le dire, de purin,
Bruits d'oiseaux, du vent dans les blés et d'une cloche d'église, au loin.
C'est elle qui me guide vers un atoll bien caché,
Des habitations tranquilles, le calme rural préservé.

J'aperçois un homme qui sème ; Il me fait signe de la main.
Lui et la Nature s'aiment, elle le lui rend bien.
J'en croise un second, affairé entre les vaches.
En parlant de ça : pense à regarder où tu marches.

Les bêtes sont partout, autant que les cultures :
Céréales, fleurs, fruits plus ou moins mûrs.
Ici ce sont des vergers : croisements originaux ou variétés traditionnelles,
« Mangez des pommes », disait l'autre, et Carpe Diem.

Et soudain je la vois, comme surgit de terre :
Une oasis au milieu de ce désert vert.
Ce n'est pas Marly-Gomont, mais l'idée est bien là,
Une petite bourgade perdue, où la vie est calme et le restera.

Une grande famille, où tout le monde se connaît.
C'est une ambiance unique, la sympathie, la tranquillité.
On vit dehors, avec la Nature, le soir comme le matin,
On trouve même parfois encore une cabane au fond du jardin.

Les coutumes sont importantes, difficile d'éviter les clichés :
Le plus riche serait celui avec le plus gros tas de fumier.
Au milieu de la route, un fier coq chante et des poules caquètent.
Ils sont, ici, la seule et unique Jet-Set.

Dans un étant de second, j'ai traversé le village.
Moment rare et intense ; N'était-ce pas un mirage?
Le sourire aux lèvres, je regagne mon bloc d'acier.
Les bruits, les odeurs, les paysages accaparent mes pensées.

Si le voyage t'as plus n'hésite pas à le renouveler.
Si proche et si lointain, c'est une onirique réalité.
Tant qu'on ne vendra pas son âme dans un flacon,
La campagne restera un unique moyen d'évasion.

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