mardi 2 septembre 2008

J'ai vu...

Retour au slam!

J'ai vu...


Ce matin j'ai vu le monde, sur cet écran carré,
Et j'ai bien l'impression qu'il ne tourne plus si rond.
Pareil dans le quotidien, presque aussitôt jeté,
De tout cela, je ne tire qu'une conclusion

J'ai vu des images de guerre, et son cortège de larmes,
Des luttes fratricides et l'éternel trafic d'armes,
Des gens qui par le feu ou par une simple lame,
Sans trop savoir pourquoi, fauchaient tant et tant d'âmes.

Dans des bouquins d'histoire, j'ai vu l'horreur passée,
Le devoir de mémoire a aussi sa face cachée.
Je doute qu'en ces temps-là l'homme existait encore,
Seul le Mal aurait pu planter ce décor.

J'ai vu des drames familiaux et de la violence verbale
Dans ces nouveaux JT qui ne jurent que par le scandale.
Souhaitent-ils réveiller l'Adversaire ou bien nous faire peur ?
Seule une mauvaise pitié peut naître par les pleurs.

J'ai vu des gens dormir dehors mais faire la une des journaux
Mais les passants, très occupés, leur tournent encore le dos.
Toute la compassion du monde ne les nourrira pas
Et la mauvaise conscience ne les sauvera pas.

J'ai vu des sièges voler et des gaz lacrymogènes,
Des sportifs qui quittaient le stade sous les fumigènes.
Et le terrible spectacle n'est pas que dans les gradins
Les mauvais coups sont monnaie courante à même le terrain.

Même moi, j'ai slamé sur l'indifférence,
Les questions de tous les jours et leur manque de pertinence,
J'ai slamé la faiblesse et le manque de volonté
Et les méandres de la vie qu'on préférerait éviter.

Alors...

Alors ça suffit! Je veux passer à autre chose.
Le verre à moitié vide, je crois que j'en ai ma dose.
Voir le bon côté, être un peu optimiste,
Il y a d'autres faits dont on peut faire la liste.

J'ai vu des scènes de joies, de bonheur et d'allégresse,
Des scènes de retrouvailles où enfin cesse la détresse.
Et si dans ces moments c'est la faiblesse que l'on voit,
Je préfère pleurer de joie que rire de mauvaise foi.

J'ai vu des réconciliations se faire après des années,
La flamme de la guerre s'éteindre, elle n'est pas faite pour durer.
J'ai vu des trêves, des pardons, de la fraternité
Là où la Mort pensait déjà avoir triomphé.

J'ai vu les petites joies qui ponctuent toute vie,
Celles qu'on ne voit pas et qui n'ont pas de prix
Faites de sourire, de si peu, de rien de trop,
Qu'on entrevoie parfois au 13h de Pernaut.

J'ai vu des gens donner sans cesse leur temps
Pour se rendre là où on a besoin d'une main qui se tend.
J'ai vu qu'il était possible, pour les autres de se donner,
J'ai vu l'humanité avec une canne et un béret.

J'ai vu des gens que le fric n'intéressait pas
Et des sportifs qui n'ont jamais fait un faux-pas.
De ceux qui ne sont pas fair-play pour faire plaisir à la fédération
Mais croient aux valeurs du ballon ou du guidon.

Et j'ai entendu chanter la paix et l'insouciance,
J'ai vu la force de la volonté et des différences,
J'ai entendu slamer qu'il n'y a rien de plus beau que l'amitié
Et que certains liens sont faits pour ne jamais être brisés

Alors j'ai vu l'avenir, et j'y ai vu l'espoir
J'ai vu des portes ouvertes et les moyens d'y croire
Ouvrez les yeux, et vous verrez aussi,
Peut-être avant toute chose, si vous en avez envie.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

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