lundi 1 septembre 2008

Deux mots, quatre lettres...

Petite réflexion sur la sincérité que l'on peut mettre dans la question "ça va"...


Deux mots, quatre lettres, rien de moins, rien de plus.
Deux mots tellement prononcés qu'on ne les entend plus.
Deux mots qu'une conversation banale n'oubliera pas.
Deux mots pour ce qui était une question : Ça va?

On les sort sans y penser, sans même trop y croire,
Sans penser qu'ils pourraient être un guide dans le noir.
On les balance, vague formalité, et l'on n'y revient plus :
« Bonjour, Salut, Ça va, Moi non plus ».

Une réponse succède forcément à la question,
Mais on ne l'entend pas, qu'elle soit positive ou non,
Que ce soit un mot, un roman ou un silence,
Je ne suis même pas sûr que celui qui réponde y pense.

Bien sûr, car qui oserait vraiment dire non?
Tellement plus simple, plus rapide de ne parler que du bon.
On a même peur que l'autre enchaîne sur ses problèmes,
On lâche un « ça va bien? », l'impersonnalité même.

C'est une terrible routine qui peu à peu s'est installée,
Pour se voiler la face, on essaie la variété :
Tu vas bien? Ça boume? Ça roule? Comment qu'c'est?
Mais aucune forme verbale ne peut cacher la vérité.

Il y a peut-être une solution pour quitter cette spirale infernale.
Pas grand-chose, rassurez-vous, ça ne peut pas faire de mal.
Ça ne prendra que quelques secondes, pour peu que nous l'osions,
Finalement, cette réponse, et si nous l'écoutions ?

Ce que l'amitié sincère nous a pleinement appris,
Écouter l'autre jusqu'au bout, quel qu'en soit le prix,
Lui prendre la main, lui tendre la perche,
Pour ne pas lire un jour « Solidarité - Avis de Recherche ».

Pour une fois, poser cette question sincèrement,
Et interpréter la réponse avec tous nos sentiments.
Si elle est mauvaise, saigner avec l'autre et trouver la solution,
Si elle est bonne, partager notre bonheur avec passion.

Cette question est donc plus importante qu'il n'y paraît.
Faites-y attention pour ne pas en faire les frais.
C'est pourquoi je ne vous demanderai pas si ça va bien ou mal,
Mais sachez que je pense à vous, et au fond c'est le principal.

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