lundi 1 septembre 2008

Pour un Public...

Un slam fait pour la scène!


Pour un public...

Parfois une centaine, ils peuvent aussi n'être que quelques-uns.
Ils viennent de partout pour que se croisent nos chemins.
Tous différents, ce sont eux qui ravivent ma flamme.
C'est pour l'oreille du public que je m'adonne au slam.

Des spectateurs sont venus seuls, pour se changer les idées.
Ils ont squatté le devant de la scène: Je les vois, tout près.
Mais y'a des groupes, des bandes de potes qui viennent pour un trip,
Ils attendent des bons mots, des vannes qui remueront leurs tripes.

Ils sont ensemble depuis un moment, ils profitent de la sortie,
Et l'ont rallongée : ils étaient en ville tout l'après-midi.
Ils cherchent un refuge : le café est leur temple, la scène leur déesse.
Restez quand même pas là toute la nuit : Demain, y'a D.S.!

J'éviterais de parler des couples, les intéressés se reconnaîtront.
Suivez mon regard : Il est souvent dirigé vers le fond.
Ils veulent passer un bon moment, peut-être un peu à l'eau de rose.
J'me fais pas d'illusion: Du spectacle, ils verront pas grand chose.

Ceux-là, debout, sont des visiteurs spontanés.
Des curieux : Ils ont vu de la lumière, ils sont rentrés.
Ils restent près de la porte, attendent de se faire une opinion,
Mais s'ils aiment, la prochaine fois, ils rentreront pour de bon.

Autour de cette table, ce sont toujours les mêmes qui s'assoient.
Elle leur est réservée ; Ils y viennent 36 jours par mois.
Pas des fêtards d'un soir, c'est leur sortie habituelle.
Ils viennent sans hésiter, c'est leur thérapie, leur rituel.

Ils ne veulent pas passer à autre chose, ils viendront encore longtemps.
Rien de grave là-dedans, ce n'est pas la peur du changement.
Ils aiment tellement ça qu'ils ne veulent pas en rater une miette.
Dans le fond, ça fait plaisir de retrouver les mêmes têtes.

Dans « café-théâtre », il ne faut pas oublier le café.
Ne pas oublier ceux qui viennent avant tout se réchauffer.
Le spectacle ajoutera du sucre à leur dose de caféine,
Et allumera le feu dans les yeux de leur copine.

Il existe deux types de spectateurs antagonistes.
Le premier est, dans son genre, un véritable artiste.
Il crie, applaudit et participe vivement sans retenue.
Au moins quand il est là, on est sûr que l'ennui ne sera pas au menu.

À l'inverse, le second, reste discret, on ne le remarque pas.
Il ne fait qu'écouter. Lui, il ne la ramène pas.
Parfois la timidité, c'est aussi l'attention qui lui permet ce calme.
Il s'abreuve de tout ce qu'il entend, il s'y consacre corps et âme.

Vous pourrez tous les croiser, mais dans un café, eux, vous ne les verrez pas.
Ces gens parfois un peu snob qui ne jurent que par l'opéra.
Loin de moi l'idée de vanner l'art noble qu'on joue dans ces hauts lieux,
Plutôt l'attitude des spectateurs qui jugent que notre art n'est pas assez bien pour eux.

Pas deux ne se ressemblent, ils apportent leur différence.
Un public varié et attentif est une véritable chance.
D'une soirée, ils sont aussi les acteurs de la réussite.
C'est seulement devant leurs yeux que le rêveur devient artiste.

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